La
reconstruction
du
Grand
Pont
des
Acren
en
1805
En
germinal
an
13,
le
bateau
appartenant
à
Jean-Baptiste
Saeghersman,
ancien
batelier,
emportait
le
Grand
Pont
des
Acren
situé
sur
la
Dendre,
en
bas
de
la
rue
dite
du
Grand
Pont.
Le
maire
Roland
Vanlierde,
s’étant
rendu
aussitôt
sur
les
lieux,
constatait
l’étendue
des
dégâts:
le
pont
s’était
écroulé
dans
la
rivière
de
manière
que
les
débris
n’étaient
plus
d’aucune
valeur.
La
rupture
du
pont
avait
pour
conséquence
d’interrompre
la
communication
de
Silly
à
Grammont
et
de
Mons
à
Gand.
Le
maire
convoqua
donc
d’urgence
Clément
Druez,
maître
maçon,
Herman
Schevenels
et
François
Goslin,
maîtres
charpentiers,
ainsi
que
Charles
Desmottes,
maréchal,
afin
qu’ils
donnent
un
état
estimatif
et
exact
des
objets
nécessaires
à
la
reconstruction
du
pont.
La
maçonnerie,
dans
un
état
délabré,
avait
été
en
partie
emportée
avec
le
pont
et
le
reste
menaçait
d’un
prochain
éboulement.
Clément
Druez
en
estimait
la
reconstruction
(pierres
de
taille,
briques,
chaux,
maçonnerie
et
voiturage)
à
1.050
francs.
Les
charpentiers
évaluaient
les
bois
sciés
nécessaires
à
1.950
francs.
Ainsi
donc,
les
travaux
de
rétablissement
du
pont
devraient
coûter
3.000
francs.
L’entretien
de
ce
pont
étant,
selon
la
municipalité,
à
charge
du
gouvernement,
celle-ci
fit
parvenir
le
procès-verbal
d’estimation
au
préfet
du
département
de
Jemmape
en
insistant
sur
l’état
de
délabrement
des
finances
de
la
commune
et
sur
l’urgence
qu’il
y
avait
à
rétablir
la
communication.
Mais
plus
d’un
mois
après,
les
démarches
de
la
municipalité
n’avaient
abouti
à
rien
et
les
autorités
locales
écrivaient
le
26
floréal
au
préfet:
"Nous
ne
pouvons
vous
dissimuler
combien
nos
administrés
nous
accablent
de
reproches
sur
le
retard
que
vous
apportez
à
faire
opérer
le
plan
nécessaire
pour
la
restauration
du
grand
pont
des
Acrenes
de
l’éboulement
duquel
nous
vous
avons
informé
et
remis
le
procès-verbal.
Depuis
un
mois,
des
démarches
qui
ont
succédé
à
nos
réclamations
ne
sont
pas
écoutées
et
nous
voyons
nos
administrés
et
les
étrangers
se
récrier
sur
le
fondement
que
la
route
de
Mons
à
Gand
et
de
Ghuilanghien
à
Grandmont
se
trouve
interceptée.
D’ailleurs,
la
culture
de
la
moitié
de
la
commune
est
en
souffrance
et
la
commune
des
Acrenes
se
trouve
divisée
en
deux
parties
respectivement
inaccessibles.
Veuillez
donc,
Monsieur,
vous
resouvenir
que
le
maire-adjoint
s’est
adressé
personnellement
à
vous,
qu’il
a
fait
les
mêmes
démarches
vers
l’ingénieur
Dubois-Desaucez
à
Mons;
toutes
ses
promesses
sont
sans
effet
et
nous
avons
la
douleur
de
prendre
de
nouveau
recours
vers
vous.".
Enfin,
l’ingénieur
odinaire
des
ponts
et
chaussées
Pascal
va
se
rendre
sur
les
lieux,
où
il
reconnaîtra
la
nécessité
et
l’urgence
de
la
reconstruction
du
pont
en
y
apportant
cependant
quelques
changements.
En
effet,
la
forme
qu’on
lui
avait
donnée
lui
paraissait
«
vicieuse
et
nuisible
à
la
navigation;
ce
pont
est
composé
de
deux
culées
en
maçonnerie
avec
deux
palées
dans
l’intervalle
qui
en
rendaient
le
passage
difficile
aux
bateaux
et
exposaient
les
pieux
à
des
chocs
qui
en
ont
enfin
entraîné
la
ruine.
».
De
fait,
l’ancien
pont
avait
les
culées
distantes
de
14
mêtres;
cette
distance,
beaucoup
plus
que
suffisante
pour
l’écoulement
des
eaux,
était
partagée
par
l’établissement
de
deux
palées
en
trois
passages
inégaux,
celui
du
milieu
large
de
5,50
mêtres
étant
destiné
à
la
navigation;
cette
disposition
exposait
les
bateaux
à
heurter
les
pieux,
ce
qui
avait
fini
par
entraîner
la
chute
du
pont.
En
conséquence,
l’ingénieur
proposait
de
restreindre
le
passage:
on
rapprocherait
les
deux
culées
en
supprimant
les
deux
palées,
tout
en
réservant
un
débouché
suffisant
pour
les
eaux
puisqu’il
existait
en
aval
des
ponts
et
des
écluses
de
moindre
ouverture;
la
navigation
deviendrait
par
là
plus
commode
et
l’entretien
du
pont
moins
dispendieux
pour
la
commune.
Ce
rapport
sera
approuvé
le
23
prairial
par
l’ingénieur
en
chef
des
ponts
et
chaussées
et
transmis
au
préfet.
«
La
maçonnerie
devant
être
construite
en
pierres
du
pays
abondantes
sur
les
lieux,
le
surcroit
de
dépense
dans
cette
construction
première
deviendra
nul
en
comparaison
de
celle
qu’occasionnerait
l’emploi
d’une
grande
quantité
de
bois
dont
la
chèreté
est
excessive;
ces
dépenses
seront
d’ailleurs
plus
que
compensées
par
la
diminution
dans
les
entretiens
et
la
solidité
qui
en
deviendra
le
résultat.
L’on
profitera
autant
que
le
permettra
la
disposition
du
nouveau
plan
des
parties
de
l’ancienne
maçonnerie;
comme
le
pont
n’aura
qu’une
seule
travée,
il
sera
nécessaire
de
donner
une
plus
grande
élévation
aux
culées
à
construire
pour
la
facilité
de
passage
des
bateaux,
le
dernier
pont
étant
exhaussé
de
0,70
m.
dans
son
milieu
».
L’ingénieur
observe
par
ailleurs
que
«
le
pont
à
construire
se
trouvant
situé
entre
deux
moulins,
,
il
sera
facile
de
faire
baisser
les
eaux
par
le
moyen
des
écluses
d’aval,
mais
comme
celà
ne
pourra
avoir
lieu
sans
faire
chômer
le
dit
moulin,
il
lui
sera
dû
une
indemnité.
Par
ce
moyen,
les
eaux
baisseront
de
1,30
m;
et
il
ne
restera
plus
que
0,30
de
profondeur
d’eau
à
épuiser;
il
sera
à
cet
effet
construit
des
batardeaux
qui
envelopperont
alternativement
les
culées
en
laissant
un
débouché
suffisant
aux
eaux
soit
dans
la
partie
du
lit
où
les
ouvrages
n’auront
pas
été
commencés,
soit
dans
celle
où
ils
seront
terminés;
la
navigation
devant
être
interrompue
pendant
tout
ce
temps,
il
conviendra
de
faire
tous
les
approvisionnements
nécessaires
pour
l’accélération
des
travaux;
ils
ne
pourront
être
entamés
avant
que
l’ingénieur
ait
constaté
la
quantité
et
la
qualité
des
dits
matériaux.
».
Sur
la
rive
droite
sera
établi
un
abreuvoir
dont
les
murs
de
soutènement
seront
la
prolongation
des
murs
en
retour
du
pont.
La
construction
de
ce
pont
nécessitant,
on
l’a
vu,
un
exhaussement,
on
devra
disposer
des
remblais
aux
abords
sur
une
longueur
de
16
mêtres
suivant
une
pente
de
24
cm.
par
mêtre
afin
d’affleurer
le
plancher
du
pont;
cette
chaussée,
qui
sera
pavée,
aura
5
mêtres
de
large,
soit
1
mêtre
en
plus
que
le
pont
lui-même.
Les
plans,
le
cahier
des
charges
et
le
devis
estimatif,
montant
à
6.903,27
francs,
sont
donc
établis
en
conséquence.
Il
était
clair
que,
vu
l’importance
de
la
prompte
réparation
du
pont
et
la
nécessité
de
n’interrompre
le
cours
de
la
navigation
que
pendant
le
moindre
temps
possible,
l’entrepreneur
prendrait
ses
dispositions
pour
avoir
terminé
ses
travaux
dans
l’espace
de
vingt
jours:
vingt
terrassiers
travailleraient
quatre
jours
aux
fondations
des
deux
culées
et
à
l’établissement
des
deux
batardeaux;
en
douze
jours,
la
maçonnerie
serait
élevée
au-dessus
des
eaux
de
navigation
par
sept
maçons
et
quatorze
aides;
les
quatre
jours
suivants,
les
culées
seraient
disposées
à
recevoir
la
charpente
du
pont
qui
aurait
été
préparée
pendant
ce
temps.
L’entrepreneur
devrait
être
payé
au
fur
et
à
mesure
des
progrès
de
ses
travaux,
sur
les
certificats
des
ingénieurs,
à
l’exception
d’un
cinquième
de
l’ouvrage
réel
qui
resterait
jusqu’après
la
réception.
Il
resterait
garant
pendant
un
an
des
dits
ouvrages
et
donnerait
bonne
et
suffisante
caution
pour
la
dite
garantie
et
sûreté
des
deniers
publics.
Le
25
prairial,
le
préfet
prenait
un
arrêté
par
lequel
il
autorisait
enfin
le
maire
des
deux
Acren
à
prendre
à
l’adjudication
au
rabais
de
la
reconstruction
dans
la
forme
voulue
par
les
lois
et
arrêtés
du
gouvernement
concernant
les
travaux
publics.
Ces
travaux
seront
exécutés
d’après
les
plans,
devis
et
détails
estimatifs
dressés
à
cet
effet
par
l’ingénieur
ordinaire
Pascal
qui
dirigera
cette
construction
et
aura
la
faculté
de
faire
surveiller
les
travaux
par
un
conducteur.
Le
préfet
prévoit
par
ailleurs
de
prendre
ultérieurement
des
dispositions
permettant
à
la
commune
de
faire
face
à
la
dépense
que
nécessitera
cette
reconstruction.
C’est
que
la
situation
financière
de
la
commune
n’est
guère
brillante.
Aussi,
le
29
prairial,
le
conseil
municipal
s’était
réuni
extraordinairement
pour
délibérer
sur
la
manière
de
faire
face
à
cette
dépense
de
6.938,27
francs.
Le
conseil
était
d’avis
«
qu’attendu
que
les
communes
des
deux
Acrènes
sont
sans
moyens
pécuniaires
pour
couvrir
tout
ou
partie
de
cette
dépense,
qu’attendu
que
les
communes
des
dits
Acrènes
se
trouvent
encore
redevables
d’une
multitude
de
créances
tant
du
chef
des
entretiens
de
différents
ponts
qu’autres
chefs
sans
pouvoir
y
faire
face,
le
seul
moyen
et
le
plus
convenable
est
d’ajouter
des
centimes
additionnels
aux
contributions
reçues
des
dits
deux
Acrènes.
Tout
autre
moyen
n’est
pas
proposable
et
ne
présenterait
que
des
inconvénients
qu’il
faut
éviter.
»
Nous
verrons
bientôt
de
quelle
manière
ce
problème
sera
réglé.
Le
12
messidor,
vers
9
heures
du
matin,
après
publication
à
son
de
cloche
et
autres
formalités
prescrites,
après
lecture
du
cahier
des
charges,
des
arrêtés
du
préfet
et
des
devis
estimatifs,
l’adjudication
eut
lieu
à
l’endroit
ordinaire
des
séances
en
la
mairie
de
Deux-Acren.
La
reconstruction
fut
d’abord
mise
à
prix
à
6.500
francs
par
C.-J.
Lelubre
;
le
sieur
Pasque,
maire
adjoint
de
Lessines,
baissa
à
6.400
francs,
Lelubre
à
5.450
francs
puis
Pasque
à
5.400
et
B.
Debève
à
5.390francs.
Finalement,
la
reconstruction
fut
adjugée
à
Louis
Declercq,
d’Acren-Saint-Martin,
et
au
sieur
Pasque
avec
qui
il
s’était
associé,
pour
la
somme
de
5.385
francs.
Les
adjudicataires
promirent
solennellement
de
remplir
les
conditions
énoncées
au
cahier
des
charges.
Louis
Declercq,
né
en
1755,
était
fils
de
Maximilien-Emmanuel
et
de
Marie-Dorothée
Larcin,
et
petit-fils
de
Guillaume
Leclercq,
qui
avait
été
fermier
du
droit
de
chausséage
aux
Acren
de
1734
à
1737
et
par
là,
chargé
de
l’entretien
des
ponts
à
cette
époque.
.
Au
début
du
rattachement
de
la
Belgique
à
la
République
Française,
il
avait
été
agent
municipal
d’Acren-Saint-Martin.
Philippe-Joseph
Pasque,
maire-adjoint
de
Lessines,
originaire
de
Bois-de-Lessines,
était
un
des
principaux
maîtres
de
carrière
de
Lessines
où
il
employa,
suivant
les
époques,
comme
le
maire
Tacquenier,
vingt
à
cent
ouvriers.
Il
semble
que
son
rôle
fut
secondaire
dans
cette
association.
Quoiqu’il
en
soit,
les
travaux
furent
entrepris
et
menés
à
bon
terme
puisque
le
1
vendémiaire
an
14,
soit
moins
de
trois
mois
après
l’adjudication,
l’ingénieur
ordinaire
Pascal
et
le
maire
Vanlierde
descendaient
sur
les
lieux
et,
en
présence
des
entrepreneurs,
visitaient,
examinaient
et
faisaient
toiser
les
ouvrages
du
pont
et
ceux
faits
aux
abords;
ayant
reconnu
qu’ils
étaient
tous
solidement
construits
conformément
aux
clauses
et
conditions
du
devis
et
de
l’adjudication,
ils
estimèrent
que
la
somme
de
5.385
francs
pouvait
être
payée
aux
entrepreneurs
conformément
aux
clauses
prévues
dans
la
dite
adjudication.
Le
cahier
des
charges
prévoyait
que
l’entrepreneur
serait
payé
de
ses
avances
par
trois
termes
fixes,
c’est-à-dire
dans
le
courant
des
trois
années
qui
suivraient
immédiatement
l’achèvement
des
ouvrages;
les
intérêts
devraient
être
payés
la
première
année
sur
le
montant
du
principal;
ceux
de
la
seconde
année
seraient
calculés
sur
la
somme
restant
à
payer
et
ainsi
de
suite
jusqu’à
extinction
du
montant
de
la
dépense.
Les
intérêts
devant
être
ajoutés
au
principal,
il
serait
fait
un
montant
de
chaque
paiement
par
portions
égales
sur
la
masse
totale.
Fin
1806,
la
commune
demande
au
préfet
à
pouvoir
ajouter
des
centimes
additionnels
aux
contributions
foncières
et
personnelles
pendant
trois
années
consécutives
pour
couvrir
la
dépense
qu’a
nécessité
la
reconstruction
du
pont
et
établir
un
droit
de
péage
pour
pouvoir
subvenir
aux
frais
d’entretien
annuels.
En
réponse
à
une
demande
d’avis
qui
lui
est
adressée
à
ce
sujet
par
le
préfet
le
29
décembre
1806,
le
sous-préfet
Lahure
répond
que
«
les
revenus
annuels
de
ces
deux
villages
réunis
en
un
seul
ne
s’élèvent
qu’à
1.210
francs;
les
dépenses
absorbent
ces
revenus
qui
sont
même
insuffisants;
on
pourrait
peut-être
les
augmenter
au
moyen
de
l’établissement
d’un
octroi
sur
les
consommations,
mais
le
produit
en
sera
très
mince
s’il
n’est
établi
en
même
temps
sur
les
communes
voisines,
et
ne
pourra
servir
de
longtemps
à
rembourser
les
entrepreneurs
du
pont
dont
le
paiement
a
été
stipulé
par
tiers
dans
le
courant
de
trois
années.
»
Le
sous-préfet,
qui
partage
l’avis
du
conseil
municipal,
soutient
sa
proposition
«
d’ajouter
des
centimes
additionnels
aux
contributions
réunies
qui
s’élèvent
pour
1807
à
15.874
francs
en
principal,
savoir
14.600
francs
pour
le
foncier
et
1.274
francs
pour
le
personnel
et
le
mobilier.
»
Une
imposition
extraordinaire
de
11
centimes
au
franc
sur
ces
contributions
pendant
l’espace
de
trois
ans
pourrait
ainsi
rapporter
5.238,42
francs
soit
436.58
francs
de
moins
que
le
montant
de
l’adjudication
(5.385
francs)
augmenté
des
frais
à
payer
aux
ingénieurs
des
ponts
et
chaussées
du
département
(290
francs).
La
différence
de
436.58
francs
pourrait
être
fournie
par
la
commune
sur
ses
économies.
A
cette
solution,
le
sous-préfet,
suivant
en
celà
le
conseil
municipal,
préfère
l’établissement
d’un
droit
de
péage:
«
Ce
droit,
écrit-il
en
effet,
me
parait
de
toute
justice.
Si
le
pont
servait
uniquement
aux
usages
des
habitants
de
la
commune,
je
pourrais
peut-être
ne
point
partager
l’opinion
du
conseil
relativement
à
ce
péage,
mais
il
est
de
fait
que
les
habitants
des
communes
voisines
y
passent
journellement
soit
pour
aller
à
Grandmont,
à
Gand
etc.,
soit
pour
arriver
aux
communes
situées
sur
l’une
ou
l’autre
rive
de
la
Dendre,
et
dès
lors,
il
me
parait
de
toute
justice
qu’ils
soient
soumis
à
contribuer
à
la
réparation
d’un
pont
qu’ils
contribuent,
plus
que
les
habitants
eux-mêmes,
à
dégrader;
il
suffit,
je
crois,
que
le
village
des
Deux-Acren
soit
chargé
seul
des
frais
de
reconstruction
du
pont
sans
exiger
encore
qu’il
en
paie
les
réparations
annuelles.
»
Pourtant,
à
l’encontre
de
cet
avis,
le
préfet
Deconinck
déclare
le
21
mars
1807
«
que
la
commune
des
Deux-Acren,
comme
la
plupart
des
autres
villages,
ne
peut
établir
de
poids
publics,
de
halles,
foires
ou
marchés
sur
lesquels
il
puisse
être
perçu
quelque
droit,
qu’elle
ne
peut
user,
pour
accroître
ses
revenus,
d’aucun
des
moyens
que
lui
offrent
la
loi
du
11
frimaire
an
7
et
l’arrêté
du
gouvernement
du
4
thermidor
an
10,
qu’en
conséquence,
elle
n’a
d’autre
moyen
pour
subvenir
aux
frais
de
la
reconstruction
de
son
pont
communal
établi
sur
la
rivière
de
la
Dendre
que
de
s’imposer
extraordinairement
treize
centimes
par
franc
sur
ses
contributions
foncière
et
personnelle,
pendant
trois
années
consécutives
à
compter
de
l’an
1808
et
que
sa
demande
à
cet
égard
est
de
nature
à
être
soumise
au
Corps
Législatif
dans
sa
session
prochaine.
»
Le
8
septembre
1807,
le
Corps
Législatif
rendait
un
décret
autorisant
la
commune
de
Deux-Acren
à
s’imposer
extraordinairement,
en
centimes
additionnels
à
ses
contributions
directes
et
pour
un
terme
de
trois
années,
par
portions
égales,
la
somme
de
6.190,86
francs
pour
être
employée
aux
frais
de
la
reconstruction
du
pont
sur
la
rivière
de
la
Dendre,
à
la
tête
des
deux
villages.
En
conséquence,
le
13
octobre
suivant,
le
préfet
priait
le
directeur
des
contributions
directes
de
faire
comprendre
dans
les
rôles
des
contributions
des
Acren
le
tiers
de
cette
somme
pour
1808
et
de
continuer
cette
imposition
pour
1809
et
1810.
En
mai
1808,
Louis
Declercq
demandait
au
receveur
des
contributions
de
Deux-Acren,
Jean-Baptiste
Vanlierde,
de
compter
entre
ses
mains
et
par
douzièmes,
le
montant
des
frais
de
reconstruction
du
pont.
Renseignements
pris,
J.-B.
Vanlierde
dut
verser
cette
somme
dans
la
caisse
du
sieur
Verdure,
receveur
particulier.
Cette
procédure
fut
confirmée
par
une
lettre
du
8
juin
du
receveur
général
du
département,
le
sieur
Hennekinne,
au
préfet;
il
signale
que
cette
somme
lui
a
été
remise
par
le
directeur
des
contributions,
que
son
compte
des
contributions
directes
de
1808
en
a
été
crédité
et
que,
par
suite,
le
receveur
général,
le
receveur
particulier
de
l'arrondissement
de
Tournai
et
le
percepteur
de
Deux-Acren
en
sont
débités.
Il
ajoute:
«
Je
suis
donc
comptable
envers
le
Trésor
Public
de
cette
somme,
et
je
ne
puis
me
libérer
qu’en
lui
représentant
votre
mandat
duement
acquitté
et
accompagné
du
certificat
de
messieurs
les
ingénieurs.
Nulle
autre
autorité
que
la
vôtre,
Monsieur
le
Préfet,
n’a
le
droit
de
s’emparer
de
cette
somme
imposée
d’après
un
décret
impérial.
C’est
à
vous
d’en
surveiller
l’emploi,
[...];
c’est
par
ce
principe
de
conservation
que
les
deniers
publics
demeureront
affectés
à
leur
destination,
puisque
vous
les
trouverez
toujours
à
votre
disposition
dans
ma
caisse.
»
Dès
le
lendemain,
le
préfet
faisait
écrire
au
percepteur
Vanlierde
pour
lui
indiquer
que
le
montant
de
cette
imposition
serait
compté
à
l’entrepreneur
à
mesure
des
rentrées,
d’après
les
mandats
du
préfet,
en
joignant
le
certificat
de
réception
des
ouvrages
par
l’ingénieur.
Il
terminait
en
priant
son
correspondant
d’indiquer
à
l’entrepreneur
la
marche
qu’il
devait
suivre.
On
peut
supposer
que
Louis
Declercq
allait
enfin
recevoir
son
dû...
J.
Declercq.
Mars
1996.
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