Jean-Baptiste
Taintenier,
dernier
seigneur
de
Grand
Acren.
Par
son
mariage
en
1775
avec
Marie
P.
A.
d'Hostel,
dame
d'Acren,
Jean-Baptiste
Taintenier
faisait
entrer
dans
sa
famille
la
seigneurie
d'Acren-Saint-Martin,
dont
il
allait
être
le
dernier
titulaire.
Solide
famille
de
bourgeoisie
marchande
spécialisée
dans
l’impression
des
toiles
,
la
famille
Taintenier
était
originaire
du
pays
d'Ath
et
nombre
de
ses
membres
exerceront
des
fonctions
dans
l'ordre
judiciaire
et
dans
la
magistrature
communale
ou
acteront
comme
hommes
de
fief
sur
plume
de
la
Cour
Féodale
de
Hainaut.
Par
ailleurs,
plusieurs
filles
de
la
famille
s'allièrent
à
des
militaires
au
service
de
l'Autriche
ou
de
la
France
au
cours
du
XVIII°
siècle
ou
en
eurent
dans
leur
descendance.
Jean-Baptiste
Taintenier,
né
à
Gand
et
baptisé
à
Saint-Bavon
le
23
janvier
1751,
était
le
fils
de
Nicolas-Joseph,
né
à
Ath
le
27
septembre
1717,
et
de
Catherine-Joseph
Pharazyn,
née
à
Gand
le
15
juin
1718.
Son
grand-père,
Jean-Baptiste-Joseph,
né
à
Ath
le
13
mars
1668
y
avait
épousé
le
7
janvier
1717
Marie-Jacqueline
Stocquart,
également
née
à
Ath.
Ce
couple
avait
eu,
à
côté
de
leur
fils
aîné
Nicolas-Joseph
(1717
-
1778)
que
nous
retrouverons
bientôt,
Philippe-Joseph,
(1720
-
1800),
licencié
ès-lois,
greffier
de
la
ville
et
châtellenie
d'Ath,
intendant
des
orphelins
de
la
ville,
qui
épouse
Marie-Catherine-Joseph
de
le
Court
ou
Delcourt;
Anne-Thérèse-Joseph
(1722
-
?)
qui
épouse
en
1746
Pierre
de
Scovaud
(Descauvau
dans
l'acte
de
mariage)
de
la
Bastide,
né
à
Avignon
en
1702,
major
au
régiment
des
arquebusiers
de
Grassin,
lieutenant
du
roi
à
Ath
sous
l'occupation
française,
chevalier
de
Saint-Louis
,
fils
de
Pierre
qui
était
décédé
à
la
Bastide
de
Saint-Barthélémy
de
la
Perche,
dans
le
diocèse
d'Avignon;
Marie-Elisabeth
(
1724
-
+
Carcassonne)
qui
épouse
Jean-Antoine
de
Foucau,
capitaine
au
régiment
Royal
Dragons
au
service
de
France
,
fils
d'André
et
d'Elisabeth
de
Saint-Martin;
Jacques-Augustin
(
1727
-
1785),
licencié
ès-lois,
avocat
à
la
Cour
de
Mons,
échevin
de
la
ville
de
Mons,
qui
épouse
Marie-Madeleine-Thérèse
de
Cassaignard,
fille
de
Germain,
capitaine
au
régiment
de
Ligne,
descendante
du
peintre
David
Teniers
;
François-Joseph
(
1729
-
1776),
échevin
d'Ath
à
diverses
reprises,
auteur
d'un
Traité
sur
la
mendicité,
avec
les
projets
de
règlements
propres
à
l'empêcher
dans
les
villes
et
les
villages,
dédié
à
Messieurs
les
officiers
de
police
et
de
justice
(1774)
et
de
divers
mémoires
adressés
aux
Etats
de
Hainaut
tel
son
Mémoire
sur
l'économie
politique
en
général
et
plus
particulièrement
du
Haynau
;
Marie-Agnès
(1730
-
1799)
qui
épouse
François-Ignace-Julien-Alexandre
Waltar;
Jean-Baptiste-Emmanuel-Ferdinand-Joseph
(1737
-
1808),
greffier
du
bailliage
et
de
la
châtellenie
d'Ath,
échevin
d'Ath
en
1789,
qui
épouse
en
premières
noces
Jeanne-Agnès
L'Olivier
,
et
en
secondes
noces,
sa
nièce,
Marie-Thérèse-Philippine
Taintenier
(descendance
des
deux
mariages
à
Ath);
enfin,
Jean-Baptiste-Joseph
(
1740
-
?),
qui
épousera
Claudine-Joséphine-Thérèse
Waltar,
dont
descendance
à
Ath.
Nicolas-Joseph
Taintenier,
fils
aîné
de
Jean-Baptiste-Joseph,
naquit
à
Ath
le
27
septembre
1717.
Licencié
ès-lois
et
avocat
à
la
cour
de
Mons,
il
épouse
à
Gand
(Saint-Michel)
le
25
novembre
1744
Catherine-Joséphine
Pharazyn,
née
à
Gand
le
15
juin
1718,
fille
de
Pierre
et
Thérèse
Daneau.
En
août
1764,
Nicolas-Joseph
sera,
avec
son
frère
Jacques-Augustin,
anobli
par
l'impératrice
Marie-Thérèse
en
considération
de
l'ancienneté
de
la
famille,
de
l'état
de
décence
dans
lequel
elle
s'est
toujours
soutenue
et
des
différentes
alliances
nobles
qu'elle
a
faites.
Nicolas-Joseph
sera
seigneur
de
la
Harpe
et
grand
bailli
de
Deinze
et
de
Peteghem;
il
mourra
à
Wanneghem,
dans
la
châtellenie
de
Courtrai,
le
28
décembre
1778.
Le
couple
Taintenier-Pharazyn
aura
à
Gand
sept
enfants,
tous
baptisés
à
Saint-Bavon:
Julie-Catherine-Josèphe,
née
le
17
janvier
1746
qui
sera
congrégationniste
de
la
Sainte-Vierge
chez
les
Ursulines
à
Mons
en
1761
;
Nicolas-Jacques-Joseph-Auguste,
né
le
20
octobre
1748,
licencié
ès-lois,
seigneur
de
la
Harpe,
échevin
de
la
Keure
de
Gand
en
1778,
qui
épouse
à
Wanneghem
le
16
avril
1779
Elisabeth-Thérèse
Davis,
d'origine
anglaise
;
Jean-Baptiste-Thérèse-Joseph,
né
le
23
janvier
1751,
seigneur
de
Grand-Acren;
Françoise-Marie-Thérèse-Joseph
(1753
-
1767);
Catherine-Marie-Thérèse-Joseph,
née
le
19
mai
1756;
Thérèse-Amélie-Antoinette-Joseph
née
le
12
juin
1762,
qui
épouse
à
Pamele
(Audenarde)
François-Jacques-Arnould
Bowens,
(Ostende
1741
-
Brême
1802),
directeur
des
postes
à
Ostende,
fils
de
l'échevin
d'Ostende
Jacques-François
Bowens;
Philippe-Charles-Alexandre-Joseph,
décédé
à
Gand
le
8
mars
1767.
Le
troisième
enfant
de
Nicolas-Joseph,
Jean-Baptiste-Thérèse-Joseph
naît
donc
à
Gand
où
il
est
baptisé
à
Saint-Bavon
le
23
janvier
1751.
Il
est
également,
comme
la
plupart
des
hommes
de
sa
famille,
licencié
ès-lois.
Le
2
mai
1775,
il
épouse
à
Acren-Saint-Martin
Marie-Pétronille-Alexandrine
d'Hostel,
baronne
de
Warluzel
et
dame
de
Grand-Acren,
où
elle
était
née
le
16
janvier
1739,
troisième
fille
de
Charles-Joseph
d'Hostel
et
d'Anne-Claire-Marie-Madeleine
Bollaert.
Charles-Joseph
d'Hostel
avait
hérité
la
seigneurie
de
Grand
Acren
de
sa
mère,
Antoinette-Isabelle
de
Croix
qui
l'avait
achetée
aux
de
Gavre
de
Liedekerke;
il
avait
été
adopté
en
1676
par
son
grand-oncle
maternel,
Antoine-Médart
de
Warluzel
,
adoption
qui
allait
être
confirmée
par
lettres-patentes
de
l'empereur
Charles
VI
en
1702.
A
sa
mort,
la
seigneurie
fut
dévolue
à
sa
fille
aînée,
Marie-Thérèse-Adrienne
qui
à
son
tour
la
céda
à
sa
sœur
cadette,
Marie-Pétronille-Alexandrine.
Le
nouveau
seigneur
de
Grand-Acren
ne
sembla
guère
tendre
avec
ses
sujets.
Imbu
de
sa
toute
puissance,
il
n'allait
pas
hésiter,
à
l'une
ou
l'autre
occasion,
à
affirmer
son
autorité,
fût-ce
en
détournant
les
lois
à
son
avantage;
deux
exemples
nous
sont
connus:
le
procès
d'Augustin
Declercq
devant
la
Cour
des
Mortemains
de
Hainaut
en
1784
et
une
affaire
de
recrutement
abusif
et
d'enlèvement
d'habitants
des
Acren
en
1785,
en
vue
de
leur
incorporation
dans
le
régiment
de
Clerfayt
.
La
baronne
de
Warluzel
décède
à
Grand-Acren
le
12
juillet
1786,
laissant
une
fille,
Sophie-Thérèse-Philippe,
qui
épousera
en
1797
son
cousin
germain
Dominique-Ghislain-Louis
de
Grignart
dit
de
la
Motte.
Dès
le
30
octobre
1786,
Jean-Baptiste
Taintenier
convole
en
secondes
noces
avec
Marie-Joséphine
Docteur,
fille
de
Jean-Charles-Joseph,
lieutenant
châtelain
de
la
ville
d'Ath
depuis
1755,
et
de
Marie-Claire-Joseph
Fontaine.
Jean-Charles-Joseph
Docteur
était
lui-même
fils
de
Simon,
ingénieur
militaire
de
l'Académie
des
Fortification
et
Mathématiques,
mort
officier
au
service
de
Charles
VI
dans
le
régiment
de
Ligne-Infanterie,
et
petit-fils
de
Jacques
qui
avait
servi
dans
les
armées
du
roi
d'Espagne
Philippe
V
avant
de
devenir,
en
1714,
enseigne
au
régiment
d'infanterie
wallonne
d'Hartopp.
Le
couple
Docteur
-
Fontaine
aura
six
enfants:
Marie-Albertine-Josèphe,
née
en
1754
mourra
célibataire
à
Vienne
où
elle
avait
été
dame
de
compagnie
de
la
comtesse
Maria-Crescentia
Seilern,
née
Oettingen-Oettingen;
Marie-Anne-Florentine-Josèphe
qui
aura
pour
parrain
Philippe-Joseph
Taintenier,
qu'on
a
vu
plus
haut,
et
qui
épousera
en
premières
noces
en
1780,
Alphonse-Victor
Bonacueil,
et
en
secondes
noces,
en
1789,
prenant
pour
témoin
son
beau-frère
le
seigneur
de
Grand-Acren,
le
capitaine
Louis-François
Lolivier
devenu
par
la
suite
major,
chevalier
de
l'Ordre
Militaire
de
Marie-Thérèse
et
fait
baron
della
Trebbia;
Marie-Angélique-Julie-Sophie-Josèphe,
née
en
1758,
qui
épousera
Jean-Baptiste-François
Dumortier
dit
de
la
Potterie,
tenant
du
fief
de
ce
nom
à
Acren;
Ferdinand-François-Théodore-Joseph,
né
en
1750,
avocat
à
Mons,
qui
aurait
en
1787
porté
l'uniforme
des
volontaires
patriotes;
Marie-Thérèse-Joséphine,
née
en
1762
et
qui
épousera,
on
l'a
vu,
Jean-Baptiste
Tantenier;
et
enfin,
Charles-Augustin-Joseph,
né
en
1765,
que
certains
présenteront
comme
un
fils
du
prince
de
Ligne
dont
il
sera
un
commensal,
et
qui
mourra
à
Vienne,
étant
major
pensionné,
en
1841.
Avant
de
décéder
à
Grand
Acren
le
17
mai
1797,
Marie-Joséphine
Docteur
donnera
trois
enfants
au
seigneur
d'Acren:
Jean-Baptiste-Edmond-Joseph,
né
le
1
mars
1788,
qui
sera
incorporé
dans
le
69ème
d'nfanterie
de
ligne
de
l'armée
française
et
mourra
le
4
août
1809
à
l'Auserhospital
de
Vienne
,
peut-être
des
suites
de
blessures
reçues
à
la
bataille
d'Essling
ou
à
celle
de
Wagram;
Marie-Augustine-Justine,
née
le
18
mars
1789
et
décédée
le
20;
Augustin-Joseph-Léopold,
né
le
25
avril
1790
et
décédé
le
7
août
1791.
Le
dernier
seigneur
de
Grand-Acren
s'éteindra
en
sa
maison
sise
sur
la
place
de
Deux-Acren,
près
de
l'église
Saint
Martin,
le
18
avril
1816.
N'eût
été
l'abolition
des
droits
féodaux
par
la
révolution
française,
la
seigneurie
de
Grand-Acren
serait
alors
passée,
par
sa
fille
Sophie-Thérèse-Philippe
Taintenier,
dans
la
famille
de
Grignart.
J.
Declercq.
Janvier
2001.
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