LE
11ÈME
BATAILLON
PRINCIPAL
DU
TRAIN
D'ARTILLERIE
EN
1813
-
1814
Article
publié
in
"Carnet
de
la
Sabretache"
Nouvelle
série,
n°
66,
1er
trimestre
1983.
N.
D.
L.
R.:
Des
recherches
d'histoire
familiale
ont
conduit
notre
confrère
Jacques
Declercq,
de
Fleurus
(Belgique),
à
se
pencher
sur
un
bataillon
du
train
d'artillerie
dans
les
dernières
années
du
Ier
Empire.
L'intérêt
de
cette
étude
est
de
montrer
sur
un
exemple
les
procédés
employés
pour
reconstituer
une
armée
après
le
désastre
de
Russie
et
pour
la
renforcer
pendant
l'armistice
de
Pleiswitz:
regroupement
des
rescapés
dans
les
corps
maintenus
à
l'armée
de
l'Elbe,
formation
de
compagnies
nouvelles
par
prélèvements
successifs
de
cadres
d'unités
en
Espagne
et
affectation
de
conscrits
de
183
puis
de
1814,
etc.
Est
également
mise
en
évidence
une
difficulté
bien
connue
de
ceux
qui
ont
essayé
de
chiffrer
les
pertes
de
l'époque
,
celle
de
connaître
le
nombre
de
prisonniers
et
de
"
rayés
pour
longue
absence"
rentrés
directement
chez
eux.
Si
l'on
connaît
l'existence
et
le
rôle
du
train
d'artillerie
sous
l'Empire,
on
ignore
bien
souvent
certains
détails
d'organisation
ainsi
que
les
historiques
des
divers
bataillons
qui
l'ont
composé.
Ecrire
un
tel
historique
est
une
tâche
particulièrement
ardue
qui
reviendrait
à
réécrire
l'histoire
de
toutes
les
divisions
de
l'armée
napoléonienne
au
cours
de
son
existence.
En
effet,
les
diverses
compagnies
du
train
d'artillerie
sont
réparties
entre
les
divisions,
les
parcs
des
corps
d'armée,
ceux
des
réserves,
le
grand
parc
général
de
l'armée
et
ceux
des
places
fortes.
Cependant,
l'étude
de
l'histoire
du
corps
d'observation
de
l'Elbe
en
1813
(devenu
par
la
suite
5ème
corps
d'infanterie
de
la
Grande
Armée)
nous
a
amené
à
dépouiller
aux
archives
de
Vincennes
les
états
de
situation,
registres
matricules
et
autres
documents
relatifs
au
11ème
bataillon
principal
du
train
d'artillerie
en
1813
-
1814.
Rappelons,
pour
mémoire,
que
dès
le
1
octobre
1786,
les
conducteurs
des
charrois
d'artillerie
étaient
compris
dans
le
corps
royal
de
l'artillerie.
Pendant
la
période
révolutionnaire,
l'acheminement
des
convois
d'artillerie
jusqu'aux
lieux
des
combats
était
laissé
aux
soins
d'entreprises
privées
civiles
dont
le
personnel,
peu
concerné
par
la
gloire
militaire,
n'hésitait
pas
à
abandonner
les
pièces
aux
artilleurs
dès
les
premiers
coups
de
feu.
C'est
pour
remédier
à
cet
état
de
fait
que
le
3
janvier
1800,
le
Premier
Consul
organise
militairement
les
conducteurs
de
l'artillerie
en
huit
bataillons.
Cette
organisation
sera
renforcée
à
plusieurs
reprises
au
cours
du
règne
de
Napoléon
Ier.
Ainsi,
le
nombre
de
compagnies
par
bataillon
passe
de
cinq
à
six
le
4
août
1801.
Le
20
septembre
1804,
l'effectif
passe
à
dix
bataillons
dédoublables
en
temps
de
guerre.
Un
onzième
bataillon
est
créé
le
3
octobre
1805
et
deux
autres
le
28
août
1806.
Ces
treize
bataillons
seront
dédoublés
le
18
avril
1810
et
un
quatorzième
bataillon,
formé
de
Hollandais,
sera
créé
à
cette
même
date.
Les
troupes
formant
ces
divers
bataillons
seront,
comme
pour
le
reste
de
l'armée
impériale,
issues
du
volontariat
et
de
la
conscription.
Compte
tenu
de
leur
mission,
"les
conscrits
sachant
soigner
les
chevaux
et
conduire
les
voitures
seront,
de
préférence,
affectés
aux
bataillons
du
train
et
des
équipages."
Situation
en
1812.
En
1812,
le
11ème
bataillon
principal
du
train
d'artillerie,
dont
le
dépôt
est
à
Metz,
a
ses
compagnies
réparties
comme
suit:
les
1ère,
3ème,
4ème,
5ème
et
6ème
compagnies
sont
en
Espagne,
la
2ème
étant
en
Russie
avec
des
détachements
des
4ème
et
6ème.
Le
1
mai
1812,
septante
et
un
soldats
et
nonante
et
un
chevaux
de
trait
de
la
1ère
compagnie
sont
versés
dans
la
1ère
compagnie
du
5ème
bataillon
principal
de
même
arme
à
Salamanque
ainsi
que
le
constate
le
procès-verbal
dressé
par
le
sous-inspecteur
aux
revues
de
la
6ème
division
de
l'armée
du
Portugal.
Le
cadre
de
la
compagnie,
composé
du
sous-lieutenant
Quentin,
d'un
chirurgien
aide-major,
d'un
maréchal
des
logis
chef,
de
deux
maréchaux
des
logis,
d'un
fourrier,
de
deux
brigadiers,
de
deux
trompettes
et
de
quatre
ouvriers,
devra
rentrer
au
dépôt
du
bataillon
avec
quatre
chevaux
d'officiers.
Ce
document
nous
fait
également
connaître
l'équipement,
l'habillement
et
le
harnachement
dont
dispose
la
compagnie
:
69
habits-vestes,
59
gilets
de
dragon,
62
gilets
d'écurie,
64
culottes
de
peau,
70
shakos
et
cordons,
59
bonnets
de
police,
70
capotes,
69
gibernes
et
autant
de
porte-gibernes,
69
ceinturons
de
sabre,
70
paires
de
bottes,
autant
de
paires
d'éperons
et
de
porte-manteaux,
10
selles,
19
licols
d'écurie,
10
brides
montées,
19
longes,
9
harnais
de
devant
et
10
de
derrière,
70
sabres
et
70
fusils
dont
20
ont
été
ramassés
sur
les
routes
par
un
pareil
nombre
de
soldats
"qui
n'en
avaient
pas
reçu
du
gouvernement".
D'autre
part,
la
solde
reste
due
du
1
juin
1811
au
31
décembre
1811
et
du
1
janvier
1812
au
30
avril
1812,
ainsi
que
pour
les
mois
de
septembre,
octobre,
novembre
et
décembre
1809,
janvier,
février,
mars,
avril,
novembre
et
décembre
1810.
La
fin
de
1812
et
le
début
de
1813
connaissent
la
réorganisation
des
divers
corps
à
la
suite
du
désastre
de
Russie
où
ont
été
pratiquement
détruits
les
détachements
des
4ème
et
6ème
compagnies;
la
trentaine
de
survivants
de
la
2ème
compagnie
(sur
160
hommes)
est
destinée
à
être
versée
au
1er
bataillon
bis.
Le
sous-lieutenant
Brasseur,
qui
la
commandait,
rentre
à
Metz
très
éprouvé
par
cette
campagne
puisqu'il
ne
pourra
servir
avant
un
certain
temps,
n'étant
pas
en
état
de
marcher.
Le
6
mai
1813,
il
sera
nommé
lieutenant
à
la
3ème
compagnie.
L'état-major
du
bataillon
en
1813
-
1814.
En
1813,
le
bataillon
est
commandé
par
un
vieux
routier
du
train.
Né
à
Fontainebleau
le
11
juin
1760,
Augustin
Delatour
entre
au
service
dans
les
équipages
d'artillerie
le
29
juillet
1792.
Il
est
inspecteur
des
équipages
d'artillerie
pour
le
compte
des
entrepreneurs
le
29
messidor
an
II
et
chef
de
division
le
24
messidor
an
VI.
Le
1
germinal
an
VIII,
on
le
retrouve
capitaine
commandant
le
4ème
bataillon
du
train
et
il
rétrograde
lieutenant
à
la
refonte
des
bataillons
le
1
frimaire
an
X.
Le
1
fructidor
an
XI,
il
est
adjudant-major
au
2ème
bataillon
bis
du
train
d'artillerie
et
le
16
frimaire
an
XIV,
il
est
désigné
capitaine
commandant
le
11ème
bataillon
principal
du
train
d'artillerie.
Lorsque,
le
27
mai
1813,
il
est
nommé
chef
d'escadron,
il
totalise
14
campagnes.
Une
décision
ministérielle
du
17
juin
1813
remet
en
activité
dans
son
grade,
en
le
désignant
comme
commandant
en
second,
le
capitaine
Fortuné
Magnan,
qui
avait
servi
dans
le
train
d'artillerie.
Resté
dans
les
places
d'Allemagne,
il
est
remplacé
en
février
1814
par
le
capitaine
Bertrand.
Il
rentre
à
la
paix
et
partira
le
26
août
1814
pour
rentrer
dans
ses
foyers
et
jouir
du
traitement
qu'il
recevait
à
sa
remise
en
activité.
Le
5
août
1813,
le
lieutenant
Huot,
de
la
4ème
compagnie,
est
désigné
comme
commandant
en
troisième.
Le
lieutenant
adjudant-major
Louis
Bernel
passe
capitaine
commandant
en
second
au
12ème
bataillon
principal
du
train
d'artillerie
le
5
août
1813.
Il
est
remplacé
par
le
lieutenant
Quevreux,
venant
du
10ème
bataillon
bis
du
train
d'artillerie,
qui
a
un
frère,
François,
maréchal
des
logis
au
bataillon,
et
un
autre
servant
au
72ème
de
ligne.
Le
sous-lieutenant
Léon
Hivart,
passé
lieutenant
le
12
août
1813,
est
quartier-maître
du
bataillon.
L'adjudant
sous-officier
Antoine-Louis
Pessorneaux,
nommé
sous-lieutenant
le
28
décembre
1812
,
passe
avec
ce
grade
au
2ème
régiment
du
train
d'artillerie
de
la
Garde
le
1
mai
1813.
Il
est
remplacé
par
le
maréchal
des
logis-chef
Jean-Nicolas
Royer,
venant
du
2ème
bataillon
principal
du
train
d'artillerie
(Armée
du
Midi);
il
sera
fait
prisonnier
de
guerre
en
Espagne
et
son
poste
sera
finalement
occupé
par
le
maréchal
des
logis-chef
J.
B.
Carpentier.
Le
10
janvier
1814,
le
maréchal
des
logis
Pierre
Brunet,
de
la
2ème
compagnie,
est
également
nommé
à
cet
emploi.
Il
part
en
congé
absolu
le
31
août
1814.
François
Van
Poppel,
originaire
de
Zevenberg
(département
des
Deux-Nèthes)
est
le
chirurgien
aide-major
du
bataillon.
Le
sous-aide-major,
Jean-Louis
Fabre,
licencié
à
sa
demande
pour
cause
de
mauvaise
santé
le
14
janvier
1813,
est
remplacé
par
Louis-Auguste
Masson,
venant
des
hôpitaux
de
la
10ème
division
militaire.
Il
rentrera
dans
ses
foyers
en
juillet
1814
avec
traitement
de
non
activité.
Enfin,
le
corps
dispose
de
deux
vétérinaires:
Nicolas
Mangin,
artiste
vétérinaire
en
premier,
"bonne
conduite,
beaucoup
de
zèle
et
de
connaissance",
né
à
Mondelange
(Moselle),
est
signalé
comme
étant
susceptible
de
réforme,
étant
atteint
de
plusieurs
cicatrices
avec
perte
de
substance
au
voile
du
palais
et
d'une
plaie
fistuleuse
à
l'intérieur
du
crâne
produite
par
un
coup
de
pied
de
cheval
à
la
suite
de
quoi
il
a
subi
l'opération
du
trépan.
Il
part
en
congé
de
réforme
le
13
août
1814.
Le
maréchal
vétérinaire
en
second,
Pierre-Noël
Dupuis,
arrivé
au
bataillon
le
24
juillet
1813,
a
"beaucoup
d'instruction,
de
conduite
et
de
zèle"
et
part
rejoindre
le
14ème
corps
à
Dresde,
mais
il
ne
donne
plus
de
ses
nouvelles
après
le
1
octobre
1813
et
on
le
présume
prisonnier
de
guerre
en
Allemagne.
La
1ère
compagnie.
La
1ère
compagnie
est
commandée
par
le
lieutenant
Jean-Baptiste
Quentin,
assisté
à
partir
du
6
mai
1813
par
le
sous-lieutenant
Pierre
Lambert,
ex-maréchal
des
logis-chef
à
la
5ème
compagnie
et
qui
sera
détaché
à
la
7ème
compagnie.
Resté
dans
la
place
de
Glogau
d'où
il
rentrera
après
la
paix,
le
sous-lieutenant
Lambert
est
remplacé
en
février
1814
par
le
sous-lieutenant
Brunel
venant
de
la
6ème
compagnie.
Fin
1812,
la
1ère
compagnie
reçoit
des
conscrits
de
1813;
elle
est
complétée
en
janvier
1813
par
des
conscrits
venant
du
9ème
léger
et
du
96ème
de
ligne
pour
atteindre,
le
1
mars,
un
effectif
de
148
hommes
et
248
chevaux.
Pour
mettre
cette
compagnie
au
grand
complet,
il
importe
de
pourvoir
à
la
désignation
de
maréchaux
des
logis,
fourriers,
brigadiers
et
chef
armurier.
Or,
il
est
impossible
de
procéder
à
ces
nominations
dans
le
respect
des
règles
en
vigueur
car
on
ne
dispose
pas
d'hommes
ayant
l'ancienneté
suffisante.
Aussi,
le
12
janvier,
le
capitaine
Delatour
doit-il
se
résoudre
à
proposer
au
ministre
de
la
Guerre
la
nomination
à
ces
postes
d'enrôlés
volontaires
et
de
conscrits
réunissant
une
bonne
conduite
et
de
la
moralité,
montrant
de
la
fermeté
et
ayant
le
désir
de
bien
servir.
La
compagnie,
avec
un
détachement
de
la
7ème,
sera
attachée
à
la
2ème
division
d'infanterie
du
5ème
corps
de
la
Grande
Armée
(général
de
division
Puthod),
division
qui,
après
avoir
participé
à
la
campagne
de
printemps
1813,
sera
anéantie
le
29
août
1813
aux
environs
de
Löwenberg
(98
hommes
du
train
d'artillerie
y
seront
prisonniers
de
guerre).
L'effectif
total
de
cette
compagnie
et
du
détachement
qui
l'accompagne
va
osciller
entre
141
et
219
hommes
et
99
et
318
chevaux
pendant
la
période
février-août
1813.
A
titre
indicatif,
le
matériel
d'artillerie
de
cette
division
se
composait
de
16
bouches
à
feu
(12
canons
de
6
et
4
obusiers
de
24)
et
38
à
44
voitures
(affûts
de
rechange,
caissons
et
chariots
à
munitions,
forge
de
campagne).
Les
rescapés
seront
ensuite
attachés
au
service
du
grand
parc
d'artillerie
de
l'armée
(général
Neigre).
Resté
dans
la
place
de
Glogau
avec
un
détachement,
le
sous-lieutenant
Lambert
sera,
on
l'a
vu,
remplacé
par
le
sous-lieutenant
Brunel,
de
la
6ème
compagnie.
La
nouvelle
2ème
compagnie.
La
2ème
compagnie
ne
réapparaît
dans
les
états
de
situation
du
corps
qu'à
la
date
du
1
février
1814.
Elle
s'organise
alors
aux
Essarts
(près
de
Rambouillet)
où
le
dépôt
du
bataillon
a
été
transféré
à
la
suite
de
l'invasion
alliée.
Elle
compte
alors
120
hommes
dont
93
détachés
à
la
1ère
compagnie.
Elle
est
commandée
par
le
lieutenant
Calmès,
venant
de
la
4ème
compagnie,
aidé
du
sous-lieutenant
Bedeaux,
venant
de
la
3ème
compagnie.
Les
3ème,
4ème,
5ème
et
6ème
compagnies.
La
3ème
compagnie
avait
servi
de
1807
à
1808
en
Prusse,
en
Pologne
et
en
Allemagne
avant
d'être
envoyée
en
1810
en
Espagne
(armée
du
Centre)
où
l'on
retrouve
également
les
4ème
et
5ème
compagnies.
La
6ème
compagnie
se
trouvait
aussi
en
Espagne
(armée
du
Midi)
après
avoir
participé
aux
campagnes
des
ans
XII
et
XIII
à
l'armée
de
l'Océan,
de
1805
en
Allemagne,
de
1806
et
1807
en
Prusse
et
de
1809
en
Autriche.
En
février
1813,
les
hommes
de
ces
compagnies
seront
versés,
pour
les
3ème
et
4ème,
au
2ème
bataillon
principal
du
train
d'artillerie,
et
pour
les
5ème
et
6ème,
au
5ème
bataillon
principal
du
train
d'artillerie.
Les
cadres
de
ces
compagnies
rentreront
en
France
où
ils
seront
complétés
par
l'incorporation
en
avril
de
conscrits
de
1814
et
d'hommes
venant
des
8ème
bataillon
bis
du
train
d'artillerie
et
du
9ème
bataillon
principal
du
train
d'artillerie.
En
juin
et
juillet
1813,
ces
compagnies
seront
en
remonte
à
Besançon.
Elles
manquent
alors
totalement
d'habillement
et
de
gibernes,
la
maison
Seillière
apportant
beaucoup
de
retard
à
la
fourniture
des
étoffes.
Elles
recevront
ces
effets
lors
de
leur
passage
à
Strasbourg
et
à
Mayence,
étant
en
route
pour
rejoindre
les
4ème
et
14ème
corps
avec
lesquels
elles
feront
campagne.
La
3ème
compagnie
était
commandée
en
Espagne
par
le
sous-lieutenant
Claude-Marie
Fléchet.
Nommé
lieutenant,
il
passera
en
Espagne
à
la
3ème
compagnie
du
2ème
bataillon
principal
du
train
d'artillerie.
Le
6
mai,
le
sous-lieutenant
Brasseur,
rentré
de
Russie,
sera
nommé
lieutenant
et
le
remplacera.
On
lui
adjoint
le
sous-lieutenant
Lombard.
La
4ème
compagnie
est
aux
ordres
du
lieutenant
Huot
jusqu'à
sa
nomination
comme
commandant
en
troisième
du
bataillon.
Il
est
pourvu
à
son
remplacement
le
8
octobre
1813
par
la
nomination
du
sous-lieutenant
Calmès,
de
la
7ème
compagnie,
au
grade
de
lieutenant.
Au
début
1814,
il
passera
à
la
2ème
compagnie
et
la
4ème
sera
supprimée
après
avoir
été
commandée
pendant
quelque
temps
par
le
sous-lieutenant
Brunel,
de
la
6ème
compagnie.
Alors
qu'elle
était
encore
en
Espagne,
cette
compagnie
avait
également
comme
sous-lieutenant
Sébastien
Forget.
Il
est
ensuite
employé
comme
adjoint
à
l'état-major
du
train
à
l'armée
d'Espagne.
Le
1
septembre
1813,
il
sera
nommé
aide
de
camp
du
général
d'Aboville
aîné,
après
être
passé
lieutenant
à
la
1ère
compagnie
du
2ème
bataillon
principal
du
train
d'artillerie.
Le
lieutenant
Charles
Langlois
commande
la
5ème
compagnie
jusqu'à
son
passage
en
avril
1813
comme
lieutenant
dans
le
1er
régiment
du
train
d'artillerie
de
la
Garde.
Il
est
remplacé
par
le
sous-lieutenant
Jacques
Durif
précédemment
maréchal
des
logis-chef
au
1er
bataillon
bis
du
train
d'artillerie.
Ce
dernier
sera
nommé
lieutenant
le
8
octobre
1813
et
l'ex-maréchal
des
logis-chef
Bedeaux
de
la
5ème
compagnie
du
5ème
bataillon
bis
du
train
d'artillerie,
nommé
sous-lieutenant,
lui
sera
adjoint.
Celui-ci
passera,
en
janvier
1814,
à
la
2ème
compagnie.
Le
lieutenant
Durif
partira
le
9
juillet
1814
pour
ses
foyers
avec
traitement
de
non
activité.
Le
sous-lieutenant
Jacques
Pénicaud
commande
la
6ème
compagnie
en
Espagne.
Il
sera
nommé
lieutenant
le
6
mai
1813
et
à
la
même
date,
le
maréchal
des
logis-chef
Brunel
y
sera
nommé
sous-lieutenant.
Il
passera
à
la
1ère
compagnie
en
février
1814.
La
7ème
compagnie.
Enfin,
il
sera
formé,
à
partir
de
la
compagnie
de
dépôt,
une
7ème
compagnie
qui
sera
attachée
à
la
3ème
division
du
3ème
corps
de
la
Grande
Armée.
Elle
combattra
à
Lutzen
où
elle
aura
deux
hommes
tués
et
six
blessés.
Quarante-cinq
hommes
en
seront
détachés
pour
faire
campagne
avec
la
1ère
compagnie.
Cette
7ème
compagnie
sera
commandée
par
le
lieutenant
Pichaucourt.
Sébastien-Hyacinthe
Pichaucourt,
sous-lieutenant
au
7ème
dragons
le
10
mars
1792
et
lieutenant
au
même
régiment
le
17
germinal
an
III
a
été
blessé
devant
Valenciennes
d'un
éclat
d'obus
à
la
jambe
droite
et
a
eu
la
jambe
gauche
percée
d'une
balle
devant
Luxembourg.
A
la
réduction
de
son
régiment
de
cinq
à
quatre
escadrons,
il
est
réformé
et
quitte
le
7ème
dragons
le
5
floréal
an
IV.
Installé
fabricant
de
sucre
de
betterave
et
d'indigo
pastel
dans
la
région
de
Thionville,
il
sollicite
l'autorisation
de
reprendre
du
service
dans
le
train
d'artillerie
où
il
est
nommé
le
8
avril
1813.
Il
mourra
à
Metz
des
suites
de
maladies
et
de
fatigues
de
la
retraite
le
10
janvier
1814.
Sera
aussi
attaché
à
cette
compagnie
le
sous-lieutenant
Calmès,
nommé
lieutenant
à
la
4ème
compagnie
le
8
octobre
1813
et
remplacé
à
cette
date
par
le
sous-lieutenant
Genin,
ex-maréchal
des
logis-chef
à
cette
compagnie.
La
7ème
compagnie
disparaîtra
des
états
de
situation
en
janvier
1814.
La
compagnie
de
dépôt.
Enfin,
plusieurs
officiers
déjà
cités
seront
attachés
à
des
époques
différentes
et
pour
des
temps
variables
à
la
compagnie
de
dépôt:
sous-lieutenant
Calmès,
Brasseur,
Gauthier
(ex-maréchal
des
logis
à
la
6ème
compagnie),
Genin,
Lambert,
Lombard
et
le
lieutenant
Péncaud.
Cette
compagnie
de
dépôt,
réorganisée
le
21
mars
1813,
comprendra
entre
autres
des
sous-officiers,
des
brigadiers,
des
trompettes,
des
ouvriers
tailleurs,
bottiers,
cordonniers,
culottiers,
bourreliers,
selliers,
chefs
de
forge,
maréchaux-ferrants
etc.
C'est
en
effet
que
l'incorporation
des
recrues
exige
la
confection
de
nombreux
équipements,
confection
qui
ne
se
fait
pas
aussi
vite
que
le
souhaiterait
le
commandant
Delatour:
les
3ème,
4ème,
5ème
et
6ème
compagnies
ne
pourront
être
habillées
et
équipées
qu'à
leur
passage
à
Strasbourg
et
à
Mayence;
les
hommes
venant
de
l'infanterie
le
20
janvier
1813
pour
être
incorporés
dans
la
1ère
compagnie
ne
pourront
être
habillés
que
vers
la
fin
février.
Les
matières
premières
manquent
et
les
magasins
ne
présentent
aucune
ressource.
Le
capitaine
Delatour
est
ainsi
obligé
de
solliciter
à
plusieurs
reprises
l'intervention
du
ministre
directeur
de
l'administration
de
la
Guerre
pour
obtenir
les
fonds
nécessaires.
Non
seulement
les
matières
manquent,
mais
aussi
les
tailleurs,
ouvriers
et
sous-officiers.
Les
officiers
du
train
tentent
donc
d'attirer
vers
cette
arme
des
soldats
de
régiments
d'infanterie
ou
de
cavalerie
casernés
à
Metz,
ce
qui
provoque
des
réclamations
de
la
part
des
commandants
de
ces
corps.
Ainsi,
le
20
avril
1813,
le
major
du
100ème
de
ligne
écrit
au
sujet
de
la
désignation
comme
brigadier
au
11ème
bataillon
principal
du
train
d'artillerie
du
fantassin
Léon
Morel:
"cet
homme
est
un
des
bons
ouvriers
de
notre
atelier
de
tailleurs
où
il
est
employé
depuis
son
arrivée
au
corps;
(…)
je
vous
prie
de
bien
vouloir
nous
laisser
cet
ouvrier.
Je
dois
profiter
de
cette
circonstance
pour
faire
connaître
à
votre
Excellence
que
les
bataillons
du
train
d'artillerie
et
des
équipages
sont
ici
à
l'affût
de
tous
les
sujets
que
les
dépôts
d'infanterie
se
donnent
beaucoup
de
peine
à
former
pour
en
faire
des
fourriers
ou
des
sous-officiers.
Ils
se
procurent
les
noms
de
ces
hommes
et
sans
en
prévenir
les
chefs
de
dépôts,
demandent
leur
passage
à
votre
Excellence.
S'ils
continuent
ce
système,
il
ne
nous
restera
aucune
ressource
pour
faire
des
sous-officiers.
Ces
corps
reçoivent
des
conscrits
comme
nous,
et
ont
les
mêmes
moyens
de
se
former
des
sujets."
Il
ne
semble
pas
que
ces
réclamations
aient
eu
quelques
effets.
Pertes
de
la
1ère
compagnie.
Pour
terminer
cette
brève
évocation,
nous
aurions
aimé
dresser
un
état
des
pertes
du
bataillon
en
1813-1814.
Cependant,
nous
avons
dû
constater
d'importantes
divergences
entre
les
chiffres
tirés
des
états
de
situation
du
11ème
bataillon
principal
du
train
d'artillerie,
des
registres
matricules
et
des
états
de
situation
des
corps
d'armée
(et
notamment
du
5ème
corps).
Néanmoins,
nous
avons
dépouillé
les
registres
matricules
pour
étudier
de
plus
près
la
1ère
compagnie.
Nous
y
avons
dénombré
avec
certitude
282
hommes
qui
y
ont
été
incorporés
entre
le
7
novembre
1812
et
le
1
mars
1814.
Nous
les
avons
classés
selon
les
motifs
qui
les
ont
éloignés
de
leurs
corps.
Sur
73
soldats
faits
prisonniers
à
Löwenberg
le
29
août
1813
(les
états
du
5ème
corps
au
15
septembre
portent,
pour
la
1ère
compagnie
et
le
détachement
de
la
7ème
qui
l'accompagnait
98
hommes
prisonniers),
2
seulement
sont
rentrés
au
corps
après
la
paix
et
furent
congédiés.
Deux
soldats
furent
encore
pris
en
février
et
deux
autres
en
mars
1814.
Total
des
prisonniers
non
rentrés:
75.
Ont
été
rayés
pour
longue
absence:
1
soldat
en
septembre
1813,
18
en
octobre,
3
en
novembre,
20
en
décembre,
25
en
février
1814,
13
en
juin
et
9
en
juillet.
Total
des
rayés:
89.
Trois
hommes
ont
été
tués
ou
sont
morts
des
suites
de
blessures.
La
maladie
a
provoqué
plus
de
dégâts
que
les
balles:
un
homme
est
mort
en
mai
1813,
un
autre
en
juin,
un
autre
encore
en
septembre,
4
en
novembre,
2
en
décembre,
6
en
janvier
1814
et
un
en
février.
Total
des
soldats
morts
de
maladie:
16.
Pour
ce
qui
est
des
désertions,
aucune
n'est
signalée
en
1813.
Un
homme
déserte
en
janvier
1814,
deux
en
février,
32
en
avril,
4
en
mai
et
autant
en
juillet.
Total
des
déserteurs:
43.
Deux
hommes
sont
passés
à
d'autres
corps
en
1813
et
9
en
août
et
septembre
1814.
Total:
11.
Enfin,
neuf
hommes
seront
réformés
à
la
revue
du
27
août
1814
(la
plupart
pour
blessure
à
la
main
droite),
25
seront
congédiés
et
11
seront
renvoyés
dans
leurs
foyers
comme
étrangers
(août
et
septembre
1814).
On
pourrait
donc
conclure
que
les
pertes
ont
été
très
importantes
puisque
sur
ces
282
hommes,
seuls
52
ont
terminé
avec
certitude
les
campagnes
de
1813
et
1814
avec
leur
corps,
soit
18,4
%
de
l'effectif.
Il
faut
cependant
remarquer
que
certains
prisonniers
ont
pu
rentrer
après
la
dissolution
du
corps,
que
parmi
ceux-ci,
comme
parmi
ceux
qui
ont
été
rayés,
il
s'en
trouvait
un
grand
nombre
issus
des
départements
réunis
qui
ont
pu
rentrer
directement
chez
eux.
Il
est
donc
difficile
de
tirer
des
conclusions
précises
de
ces
chiffres.
Mais
mêmes
si
les
pertes
qu'ils
indiquent
sont
exagérées,
il
est
certain
que
la
1ère
compagnie
a
payé
un
lourd
tribut
puisque
le
souvenir
s'en
est
conservé
dans
la
descendance
d'un
de
ces
soldats.
Effectifs
du
bataillon.
Si
l'on
tient
compte
des
états
de
situation
du
corps
(excepté
ceux
des
1
décembre,
1813,
1
avril,
1
mai
et
1
juin
1814
qui
ont
disparu),
on
notera
au
1
janvier
1813
un
effectif
total
de
794
hommes
et
863
chevaux.
Ces
effectifs
augmenteront
jusqu'à
atteindre
le
maximum
de
1.055
hommes
(1er
août
1813)
et
1.466
chevaux
(1er
novembre
1813).
Nous
résumons
dans
les
tableaux
en
annexe
les
gains
et
pertes
du
corps
en
hommes
et
en
chevaux.
Quant
aux
désertions,
on
remarquera
que
la
majorité
d'entre
elles
se
sont
produites
dans
les
jours
qui
ont
suivi
l'abdication
de
l'Empereur
(entre
le
9
et
le
15
avril
1814).
L'armée
était
alors
démoralisée,
tous
les
récits
concordent
sur
ce
point.
"Des
officiers
brisèrent
leur
épée,
s'arrachaient
leurs
propres
épaulettes…,
les
soldats
brisaient
et
jetaient
surtout
leurs
armes…"
Ainsi
s'écroule
l'Empire
et
aussitôt,
on
se
hâte
de
répartir
l'armée
en
en
dispersant
les
différents
corps
(Rouen,
Evreux,
Chartres,
Nevers
etc.).
Nous
avons
vu
que
le
dépôt
du
11ème
bataillon
principal
du
train
d'artillerie
se
trouvait
à
Metz
jusqu'au
début
janvier
1814.
Il
va
alors
être
transféré
aux
Essarts,
près
de
Rambouillet,
où
il
sera
encore
en
mars.
Les
états
d'avril,
mai
et
juin
manquent
dans
les
dossiers
de
Vincennes.
Mais
au
1er
juillet
1814,
le
dépôt
et
toutes
les
compagnies
auront
rejoint
Metz.
Au
1
septembre
1814,
il
restera
au
corps
162
hommes
présents
et
12
chevaux.
Le
12
mai,
le
gouvernement
royal
réorganisait
le
train
d'artillerie
en
quatre
escadrons
qui
seront
portés
à
huit
par
ordonnance
du
9
septembre
1814.
Les
quelques
rares
soldats
du
11ème
bataillon
principal
du
train
d'artillerie
qui
seront
maintenus
en
service
seront
alors
versés
dans
l'escadron
dit
provisoire,
ensuite
dans
les
2ème
et
6ème
escadrons
du
train
d'artillerie.
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