Coup
d’oeil
sur
les
Acren
à
la
fin
de
la
période
française
Dans
les
lignes
qui
vont
suivre,
nous
nous
proposons
de
jeter,
au
travers
de
quatre
documents
en
notre
possession,
un
bref
coup
d’oeil
sur
certains
aspects
du
village
de
Deux-Acren
à
la
fin
de
l’Empire
français.
On
sait
que
la
commune
de
Deux-Acren
fut
créée
par
l’arrêt‚
du
26
floréal
an
XII
(16
mai
1804)
qui
réunissait
en
une
seule
entité
administrative
les
villages
d’Acren-Saint-Martin
(ou
Grand
Acren)
et
d’Acren-Saint-Géréon
(ou
Petit
Acren).
Un
recensement
de
1806
fixe
la
population
du
village
à
2.576
habitants.
Le
maire
du
village
est
Roland
Vanlierde
;
ses
adjoints
sont,
en
1809,
le
médecin
Léopold
D’Harveng
et
Vanongevalle
;
Jean-Baptiste
Vanlierde
est
percepteur.
En
1813,
le
Bureau
de
Bienfaisance
est
composé
de
Mrs
Debagenrieux,
Charles
Duquesne,
Philippe-Joseph
Mahieu,
Charles
Vandereecken
et
François
Demarbaix.
Les
quatre
documents
dont
il
sera
question
ici
sont
:
1)
«
Registre
contenant
les
bonniers,
journaux
et
verges
de
la
commune
des
deux
Acrenes.
An
1815.
».
Ce
document
a
été
rédigé
au
début
de
1815
pour
servir
de
base
aux
réquisitions
faites
par
les
armées
alliées
occupant
le
jeune
royaume
des
Pays-Bas
après
la
première
abdication
de
Napoléon.
Il
donne
les
noms
des
cultivateurs,
la
superficie
de
terre
labourable
occupée
et
la
contribution
due
en
francs
et
centimes.
Il
contient
cent
nonante-sept
noms.
2)
«
Liste
du
nombre
des
vaches.
».
Elle
fut
rédigée
très
probablement
à
la
même
époque
;
elle
«contient
le
nombre
des
vaches
qui
se
trouve
dans
la
commune
des
deux
Acrènes»
et
a
été
délivrée
par
le
Maire
sur
la
demande
de
Monsieur
l’Intendant
du
Département
de
Jemmape.
Les
noms
de
deux
cent
cinquante-neuf
propriétaires
de
vaches
y
sont
classés
par
hameaux
:
Au-delà-de-l’Eau,
Corps
du
Village,
Glacenée,
Bourant-Wangrose
et
Bois
d’Acren.
3)
«
Tableau
indicatif
des
habitans
mâles
de
la
Commune
de
Deux-Acren
depuis
l’âge
de
vingt
ans
jusqu’à
soixante
ans
révolus.
».
Il
a
été
rédigé
en
1809
et
donne
les
noms
et
prénoms,
dates
de
naissance,
âge,
taille,
profession,
état-civil
et
nombre
d’enfants.
Il
comporte
un
total
de
deux
cent
soixante-quatre
noms.
4)
Registre
intitulé
«
Garde
Nationale.
1813.
».
Il
contient
les
noms
de
trois
cent
trente-huit
hommes
du
village
âgés
de
vingt
à
quarante
ans
susceptibles
de
concourir
à
la
formation
des
divers
bans
de
la
Garde
Nationale.
On
y
trouve
les
noms,
prénoms,
dates
de
naissance,
état-civil,
nombre
d’enfants,
nombre
de
vieux
parents
et
professions
des
individus
concernés.
Le
premier
de
ces
documents
nous
permet
d’établir
la
liste
des
habitants
qui
cultivent
au
moins
dix
bonniers
(les
superficies
cultivées
s’échelonnent
de
1
bonnier
50
verges
à
28
bonniers
1
journel).
Le
montant
total
de
la
contribution
pour
le
village
est
de
1.212,76
francs
pour
une
superficie
cultivée
de
561
bonniers
1
journel
61
verges.
Selon
le
deuxième
document
étudié‚
le
cheptel
bovin,
ou
du
moins
le
nombre
total
de
vaches,
s’élève
à
478
unités
;
ce
document
nous
permet
d’en
établir
la
répartition
par
hameaux.
Au
hameau
Au-delà-de-l’Eau,
Adrien-Joseph
Marquebreucq
et
Adrien
Joseph
Carion
possèdent
chacun
4
vaches
;
onze
propriétaires
en
ont
3,
trente
en
ont
2
et
quarante-six
en
ont
1.
Dans
le
«
Corps
du
Village
»,
la
veuve
Franc
en
a
13
;
François
Vandereecken
en
a
8
;
Joseph
Denutte,
6
;
Jacques
Vanongevalle,
5;
Antoine
Vanhove,
les
héritiers
Duquesne,
Charles
Huge,
Martin
Posteau,
la
veuve
Charles-Louis
Dubois
et
Martin-Joseph
Posteau
en
ont
chacun
4;
treize
propriétaires
en
ont
3;
dix-huit,
2
et
vingt-quatre,
1.
Le
cheptel
du
hameau
de
la
Glacenée
s’établit
comme
suit
:
un
propriétaire
possède
3
vaches
;
neuf
en
ont
2
et
seize
en
ont
1.
A
Bourant-Wangrose,
la
veuve
Philippe
Mahieu
possède
8
vaches
;
quatre
personnes
en
ont
3
;
treize,
2
et
vingt-trois,
1.
Enfin,
au
Bois
d’Acren,
Antoine
Vandereecken
et
la
veuve
Lelubre
en
possèdent
5
;
deux
propriétaires
en
ont
3
;
huit,
2
et
vingt-six,
1.
C’est
dans
le
Corps
du
Village
que
le
nombre
moyen
de
vaches
par
proprietaire
est
le
plus
élevé
;
il
y
atteint
2,385
;
viennent
ensuite
Bourant-Wangrose
avec
1,683
;
Au-delà-de-l’Eau
avec
1,652
et
le
Bois
d’Acren
avec
1,526.
La
Glacenée
est
le
hameau
le
plus
pauvre
avec
une
moyenne
de
1,423.
Les
troisième
et
quatrième
documents
nous
permettent
de
cerner
les
professions
exercées
par
les
Acrennois
à
cette
époque.
Nous
en
donnons
ci-dessous
pour
terminer
le
tableau
récapitulatif
qui
reprend,
pour
chacun
de
ces
documents
et
pour
autant
qu’il
y
ait
moins
de
dix
noms
cités
par
profession,
les
noms,
prénoms
et
années
de
naissance
des
individus
concernés.
On
remarquera
le
nombre
encore
relativement
élevé
de
tisserands,
métier
qui
va
progressivement
disparaître
au
cours
de
ce
début
de
XIX°
siècle.
Ce
phénomène
sera
général
dans
la
région
à
cette
époque.
En
avril
1812,
il
y
a
75
métiers
à
tisser
à
Lessines
;
la
guerre,
le
blocus
continental
puis
l’abdication
de
Napoléon
provoqueront
une
dépression
économique
et
en
1817,
il
n’y
aura
plus
à
Lessines
que
35
tisserands.
(5).
Il
faut
savoir
qu’une
autre
profession
était
essentiellement
exercée
par
les
femmes,
non
reprises
dans
les
deux
documents
dont
question
ici.
Il
s’agit
de
la
profession
de
fileuse.
En
consultant
les
actes
de
l’état-civil
de
Deux-Acren
du
début
de
ce
siècle,
on
constate
que
la
majorité
des
femmes
exerçait
cette
profession.
Mais
un
seul
homme
est
fileur
en
1813
(Melchior
Gardinal)
et
un
seul
est
peigneur
de
lin
(Pierre-Joseph
D’Hainaut).
Pourtant
la
production
de
lin
préparé
s’élevait
en
1812,
pour
Deux-Acren,
à
43.500
kgs.
Note
: Jean-Baptiste
Taintenier
avait
acquis
la
seigneurie
d’Acren-Saint-Martin
du
chef
de
sa
première
épouse
M.P.A.
d’Hostel,
des
barons
de
Warluzel.(Guignies
:
«
Notice
historique
sur
la
commune
de
Deux-Acren
».).
Le
document
de
1809
le
dit
père
de
deux
enfants
dont
un
est
au
service
militaire.
Il
s’agit
de
Jean-Baptiste-Edouard-Joseph
Taintenier,
né
à
Acren
le
1
mars
1788
de
sa
seconde
épouse,
Marie-Thérèse-Joseph
Docteur,
fille
du
lieutenant-châtelain
d’Ath
;
soldat
au
69°
de
ligne,
il
mourra
le
4
août
1809
à
l’hôpital
Auser
à
Vienne
des
suites
de
la
campagne
d’Autriche.
(Bernaert
:
«
Fastes
militaires
des
Belges
au
service
de
la
France.
1789-1815.)
.J.DECLERCQ
Février
1995.
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